TOBACOSTOP - ARRÊTER DE FUMER

08-I
Les effets du manque

Neuf fumeurs sur dix ressentent, après avoir arrêté, quelques uns des symptômes du manque exposés dans cette page.

Occasionnés par les changements chimiques dus au sevrage, ces symptômes sont heureusement pour la plupart légers et ne durent, pour les petits fumeurs, que deux ou trois jours.

Chez les gros fumeurs (un paquet et demi et plus pendant plusieurs dizaines d'années) certaines réactions plus psychologiques, comme la mauvaise humeur, le cafard, peuvent persister plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

C'est donc à tort que d'aucuns invoquent la crainte de souffrir pour reporter indéfiniment le moment d'arrêter. (Ce prétexte est examiné au chapitre : Comment arrêter de fumer : Les mauvaises excuses : « Il paraît que c'est terrible d'arrêter ».)

Sado-quiz : selon vous, quelle est la plus grande douleur à redouter :

 L'écrasement testiculaire ?
 L'acouchement ?
 L'arrachage du clitoris ?
 La torture totale ?
 Le manque tabagique ?

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D ' a b o r d ,
u n   p e u   d e   t h é o r i e . . .

Le besoin de fumer

Le cerveau s'accoutume à la dépendance chimique à la nicotine. Au moment du sevrage la baisse rapide du taux de nicotine dans le sang est perçue comme un changement anormal, et le cerveau alerte la personne en éveillant en elle de forts besoins de fumer pendant environ trois jours.

Au delà de ce délai, alors qu'il n'y a plus de nicotine dans le sang, la nicotine stockée dans la myéline des neurones laisse subsister des envies de fumer, mais plus légères.
(La thématique est explorée à l'article : Dangers du tabac : Les composants de la fumée de cigarette : La nicotine (C10 H14 N2).)

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La sensation de vide

C'est le regret du plaisir perdu. Il peut avoisiner la sensation de deuil... On refuse alors avec rage la disparition de cette présence de tous les instants : l'amie-cigarette.

Il s'ensuit un sentiment de tristesse ou de mélancolie.

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Les vertiges, les difficultés de concentration, la fébrilité, le sommeil perturbé, les maux de tête, la fièvre

On sait qu'en fumant on respire plus de trois pour cent de monoxyde de carbone au lieu de zéro pour cent et que ce gaz toxique réduit dans le sang la place réservée à l'oxygène : « un gros fumeur vivant au niveau de la mer en reçoit aussi peu [d'oxygène] que s'il habitait à deux mille cinq cents mètres d'altitude1. »

(On se fournira en détails à l'article : Dangers du tabac : Les composants de la fumée de cigarette : Le monoxyde de carbone.)

De par la soudaineté de l'arrêt tabagique la dissolution du monoxyde de carbone tend à déterminer un effet de suroxygénation du cerveau, comme si l'on chutait d'une hauteur de deux mille cinq cents mètres... De là ces symptômes de désaccoutumance.

Le retour à la normale se fait dans les vingt quatre heures.

(Autre article à consulter aussi sur ce sujet : Dangers du tabac : Pollution urbaine, malsaine... Pollution tabagique, tragique : Gaz des villes et gaz du tabac.)

Les maux de tête sont encore accentués par le ralentissement cardiaque des premiers jours qui fait baisser la pression sanguine dans le cerveau.
(Ce fait est analysé à l'article : Dangers du tabac : Les composants de la fumée de cigarette : La nicotine (C10 H14 N2).)

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Peinture d'Edvard Munch intitulée « Le cri », où un homme affolé se tient la tête à deux mains. Commentaire Tobacostop : Le manque donne une impression de dépérissement : les fumeurs sont en cas rance...  Le manque donne une impression de dépérissement :
les fumeurs sont en cas rance...

Le cri − Edvard Munch

L'irritabilité et la colère

Fréquemment celui qui se sépare de ses cigarettes devient impossible pour son entourage qui en vient parfois à l'encourager de refumer pour être tranquille. On rencontre aussi des colères sans raison apparente.

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L'angoisse

Il advient quelquefois que l'on ressente une crainte diffuse, voire des moments de panique.

On peut aussi avoir, sans autre motif, la gorge nouée ou une sensation pénible de constriction allant de la gorge à l'estomac : c'est l'angoisse, que créent les variations chimiques.

(Un des lecteurs de Tobacostop apporte son témoignage sur ces sensations pénibles au cahier : Témoignages et commentaires de nos lecteurs : M. D.)

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La faim

Ne plus fumer modifie souvent l'appétit, en plus ou en moins. Mais aussi, attendu que l'on cesse de prendre un stimulant le corps ralentit la combustion de ses graisses, ce qui peut amener à prendre un ou deux kilogrammes si on ne limite pas son alimentation en sucres et graisses.

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La fatigue et le manque d'énergie

En cessant de fumer on ôte à son organisme ce dopant artificiel qu'est la nicotine. En outre il arrive que l'organisme, dépourvu d'une substance agressive contre laquelle il devait sans cesse lutter, profite de ce moment de répit pour se reposer tout à fait. D'où l'exténuation.

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La constipation

Le tube digestif peut aussi ralentir quelque peu ses fonctions. C'est sans gravité mais peut être inconfortable durant quelques jours.

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La toux

Il advient souvent que l'on tousse davantage encore juste après avoir supprimé le tabac.

C'est normal. Les cils vibratiles, ces petits cils d'un centième de millimètre de long qui vibrent normalement à la vitesse de mille battements par minute, étaient paralysés par la fumée. Ils ne pouvaient plus effectuer leur processus de nettoyage des bronches en remontant les impuretés vers la gorge.

(Une animation de cils détruits par le tabac est évocatrice à la page : Images tabagiques : Les cils.)

En l'absence de fumée ils se remettent en marche et le processus de nettoyage des bronches se réactive, allant jusqu'à intensifier la toux pour accélérer le décrassage.

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Les crampes et les douleurs musculaires

La modification chimique du liquide sanguin entraîne des réactions du système vasculaire qui peuvent se traduire par quelques crampes, bien anodines.

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Les crises urinaires

Les émissions d'urine sont généralement plus abondantes sitôt que l'on s'abstient de fumer. Le phénomène chimique en cause est la perturbation de la production de vasopressine, une hormone qui agit sur le travail des reins.

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Les plaies aux lèvres, la peau malodorante

Rares, ces symptômes peuvent survenir du fait que l'organisme se débarrasse par la peau des poisons accumulés par les années de tabagisme.

Mais l'odorat se renouvelant on découvre parfois aussi d'autres mauvaises odeurs, provenant de son environnement...

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L'ouïe aiguisée

Sous l'action du nettoyage de la gorge et du désencombrement des trompes d'Eustache, qui communiquent avec les oreilles, l'acuité auditive se trouve parfois améliorée au point de surprendre par un excès de sons.

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Les rêves de fumerie

Souvent ceux qui se soustraient au tabac rêvent qu'ils fument. Cela peut durer quelques semaines, ce qui montre combien le tabac a pu prendre de place dans la vie cérébrale. Quelquefois le rêve est si réel que l'on se réveille avec un sentiment de culpabilité, comme si l'on avait vraiment rechuté !

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1 Sélection du Reader's Digest : « Fumeurs, si vos pouviez voir vos poumons... », numéro d'octobre 1972.

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